19 Mai 2020
Vent mauvais
Tsiganes Bohémiens gitans
vagabonds voleurs d’enfants
Contre nous vous en avez tant
Pourtant nous ne suivons que le vent
On nous devine près des villes
Une poignée ou bien plus de cent
Nous montons le camp en un instant
le linge sèche sur les fils
Nos fils nos filles s’éparpillent
Après leurs billes ils courent
Elles parlent avec leurs poupées
Les hommes boivent leur café
Nous ne restons jamais longtemps
Nos cœurs souvent s’en vont avant
Jamais où on nous attend
Nos chemins prennent tout leur temps
Ne comptent guère les heures
Notre pays suit les saisons
Nos deux pieds portent nos maisons
Nos vies l’envers de vos peurs
Pour nous nulle part nulle place
On nous chasse on nous pourchasse
Jusque près des décharges
Nous ne sommes pas assez à la marge
On nous chasse on nous pourchasse
C’est nôtre routine sur la longue route
Restent nos guitares qui raisonnent tard
Nos rêves qui tiennent bon la barre
© Editions des Saisons