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INTELLIGENCE ET VIE SOCIALE DES POULES ET DES POULETS

« Les poulets ont certainement plus d'aptitudes que ce qu’en connaît le public. Je pense vraiment qu'ils sont injustement décriés. Nous avons cette protection psychologique qui consiste à dévaloriser les animaux que nous utilisons pour produire de la viande, ainsi nous ressentons moins d'inquiétude à leur sujet »

- Dr Siobhan Abeyesinghe, Royal Veterinary College (Londres)

 

Les poules comptent parmi les animaux les plus étudiés. Pourtant leurs capacités émotionnelles et leur intelligence sont très peu connues du public. Découvrez ces oiseaux étonnants.

LES POULES SONT DOUÉES D'EMPATHIE

Des études ont montré que lorsque leurs poussins sont en situation de détresse, les poules sont capables de ressentir l'état émotionnel de leurs petits, et s'inquiètent pour eux. Leur rythme cardiaque s'accélère et elles émettent des gloussements en direction des poussins. Dans ces études, leur réaction empathique était déterminée par deux choses : d’une part les signes de détresse manifestés par les poussins ; d’autre part, par la connaissance qu’ont les poules du danger encouru par les poussins, que ces derniers en aient conscience (et poussent de ce fait des cris de détresse) ou non.

LES POUSSINS SAVENT COMPTER...

Peu de temps après la naissance, les poussins savent compter jusqu'à cinq. Lorsqu'on cache, sous leurs yeux, des objets avec lesquels ils aiment jouer (en l'occurrence des capsules plastique de « Kinder Surprise ») derrière des panneaux opaques, les poussins se dirigent derrière le panneau contenant le plus d'objets. L'expérience a été reproduite avec des objets de tailles différentes (pour vérifier qu'ils dénombraient bien chaque élément). Dans une troisième expérience, on a déplacé plusieurs fois les capsules d'un écran à l'autre pour simuler des additions et des soustractions. Trois-quarts des poussins ont réussi cet exercice de calcul mental et se sont dirigés vers le panneau derrière lequel se trouvaient le plus de capsules Kinder.

Ces expériences montrent également que les poussins ont conscience qu'un objet continue d'exister lorsqu'il n'est plus dans leur champ visuel, compétence que les éthologues appellent « la permanence des objets », et que les humains développent aux alentours de 12 mois. Les poussins perfectionnent cette compétence en explorant leur environnement, et, une fois qu'ils ont pris de l'assurance, en quittant le champ visuel de leur mère pendant des périodes de plus en plus longues. 

... ET OBSERVENT POUR APPRENDRE

Les poussins apprennent beaucoup de leur mère par observation. Ils apprennent auprès d'elle ce qui est comestible, par exemple. De manière générale, les poules et poulets apprennent par observation et imitation. Il suffit que quelques poules acquièrent un comportement pour que celui-ci se répande dans tout le groupe ou tout l'élevage. Dans des conditions expérimentales, il a été constaté que les poules peuvent aussi apprendre en observant le comportement de congénères sur un écran de télévision.

LES POULETS APPRENNENT À SE SOIGNER

Les poulets tirent aussi des enseignements de leurs expérimentations personnelles. Exemple : lorsqu'on met à leur disposition des granulés ordinaires et des granulés (d'une autre couleur) contenant un anti-inflammatoire, les poulets se rendent compte des effets antalgiques du médicament et, lorsqu'ils sont blessés à la patte, consomment sélectivement les croquettes contenant l'anti-inflammatoire .

SAURIEZ-VOUS LE FAIRE ?

Lorsqu'on apprend à des poules à sélectionner, entre deux photos, celle d'un congénère familier, elles sont capables de le faire, et ce, même quand il s'agit d'une photo ancienne (où le congénère est plus jeune). Elles sont en outre capables de reconnaître un congénère en voyant seulement la photographie d'une partie de son corps .

UNE VIE DE PRIVATIONS EN ÉLEVAGE

Les poules sauvages vivent typiquement en petits groupes (de 20-25 individus maximum), comprenant plusieurs femelles et un mâle, ou alors des mâles uniquement. 

Dans les élevages commerciaux, les poules et les poulets sont regroupés par milliers ou dizaines de milliers dans un espace réduit. Dans cet état de promiscuité, les animaux éprouvent ennui et stress, et ne peuvent réaliser les comportements qui leur plaisent, comme se percher, picorer ou prendre des bains de poussière. Ce stress, cet ennui et cette frustration les poussent à agresser leurs congénères . Le plus souvent, elles picorent le plumage des autres poules. Les cas de cannibalisme ne sont pas rares.

PETIT TOUR CHEZ LES POULES LIBÉRÉES

L’île hawaïenne de Kaua’i est habitée par des dizaines de milliers de poules domestiques retournées à la vie sauvage. Selon les habitants de l'île, elles ont proliféré quand, le 11 septembre 1992, l’ouragan Iniki a détruit plusieurs hangars d’élevage, laissant s’échapper des milliers de poules, poulets et coqs de combat. Elles se plaisent dans cette île tropicale pauvre en prédateurs ; on les croise aussi souvent que les pigeons dans les villes européennes.

LES POULETS APPRENNENT À SE SOIGNER

Les poulets tirent aussi des enseignements de leurs expérimentations personnelles. Exemple : lorsqu'on met à leur disposition des granulés ordinaires et des granulés (d'une autre couleur) contenant un anti-inflammatoire, les poulets se rendent compte des effets antalgiques du médicament et, lorsqu'ils sont blessés à la patte, consomment sélectivement les croquettes contenant l'anti-inflammatoire.

SAURIEZ-VOUS LE FAIRE ?

Lorsqu'on apprend à des poules à sélectionner, entre deux photos, celle d'un congénère familier, elles sont capables de le faire, et ce, même quand il s'agit d'une photo ancienne (où le congénère est plus jeune). Elles sont en outre capables de reconnaître un congénère en voyant seulement la photographie d'une partie de son corps .

UNE VIE DE PRIVATIONS EN ÉLEVAGE

Les poules sauvages vivent typiquement en petits groupes (de 20-25 individus maximum), comprenant plusieurs femelles et un mâle, ou alors des mâles uniquement. 

Dans les élevages commerciaux, les poules et les poulets sont regroupés par milliers ou dizaines de milliers dans un espace réduit. Dans cet état de promiscuité, les animaux éprouvent ennui et stress, et ne peuvent réaliser les comportements qui leur plaisent, comme se percher, picorer ou prendre des bains de poussière. Ce stress, cet ennui et cette frustration les poussent à agresser leurs congénères. Le plus souvent, elles picorent le plumage des autres poules. Les cas de cannibalisme ne sont pas rares.

PETIT TOUR CHEZ LES POULES LIBÉRÉES

L’île hawaïenne de Kaua’i est habitée par des dizaines de milliers de poules domestiques retournées à la vie sauvage. Selon les habitants de l'île, elles ont proliféré quand, le 11 septembre 1992, l’ouragan Iniki a détruit plusieurs hangars d’élevage, laissant s’échapper des milliers de poules, poulets et coqs de combat. Elles se plaisent dans cette île tropicale pauvre en prédateurs ; on les croise aussi souvent que les pigeons dans les villes européennes.

HISTOIRE

Tous les oiseaux sont des dinosaures théropodes dont l’ancêtre commun vivait il y a 150 millions d’années, et dont ils ont hérité diverses caractéristiques physiques dont les plumes et la morphologie des pattes.
Les gallinacés domestiques (gallus gallus domesticus) sont tous issues des poules bankiva (gallus gallus) qui vivent dans les forêts du sous-continent indien et en Asie du sud-est (Birmanie, Malaisie, Thaïlande et Cambodge). Les poules ont été domestiquées il y a environ 8000 ans, puis ont été introduite au Moyen-Orient et en Égypte durant le 2e millénaire avant J.-C., en Europe durant le 1er millénaire av. J.-C, au 16e siècle en Amérique.
Les poules et les poulets modernes ont fait l’objet d’une sélection génétique intense. Alors qu’une poule sauvage pond entre quinze et vingt œufs par an, les poules des élevages modernes en pondent plus de 300. Quant aux poulets, ils ont tellement été « optimisés » pour la croissance de leur masse musculaire que ni leur squelette ni leur système cardiovasculaire n’est adapté à leur masse adulte. Leurs os se déforment sous leur propre poids, et si on les laisse vivre au delà de l'âge auquel ils sont abattus, leur espérance de vie est très réduite.

MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE

 

Les poules adultes pèsent entre 3 et 4 kg, soit un poids comparable à celui des chats. Elles n’ont pas d’oreilles comme les mammifères mais plutôt des oreillons, dont le pavillon est beaucoup plus réduit. Leurs yeux sont fixes mais leur tête est très mobile en compensation, ce qui explique pourquoi les poules bougent si souvent la tête. Le gésier a, chez les oiseaux, une fonction comparable à la mâchoire chez les mammifères. À la place des dents, les poules avalent des cailloux : les muscles de leur gésier malaxent les aliments solides avec des cailloux pour les « mâcher ».
En milieu naturel, les poules mangent ce qu'elles trouvent sur le sol : des graines, des brins herbe, des feuilles, des cailloux et quelques vers de terre ou insectes. Elles dorment le plus souvent debout, paupières fermées, la tête dans le plumage pour éviter la lumière. Leur espérance de vie est de 10 ans ou plus.

UNIVERS SENSORIEL

Les poules ont une vue et une ouïe très développées (bien qu’elles n’entendent pas les sons les plus aigus, au-delà de 12 000 Hz). Alors que les humains ont dans leur rétine trois sortes de cônes (des neurones sensibles au rouge, vert, bleu), les poules ont cinq sortes de cônes (sensibles au rouge, vert, bleu, ultraviolet, mouvements), c’est pourquoi elles perçoivent très bien les couleurs et les mouvements. Du fait de la position latérale de leurs yeux, elles ont un champ visuel plus large que les humains. Leur odorat n'est pas particulièrement développé.
La communication se fait principalement par des signes visuels et auditifs, tels que les postures et les vocalisations.

 

Bibliographie
  • Appleby, Michael C. 2004. Poultry behaviour and welfare. Wallingford, Oxfordshire, UK ; Cambridge, MA, USA: CABI Pub.
  • Association for the Study of Animal Behaviour, Stimulus response, 2010. Accessible en ligne.
  • Danbury, T. C., C. A. Weeks, J. P. Chambers, A. E. Waterman-Pearson, et S. C. Kestin. 2000. « Self-Selection of the Analgesic Drug Carprofen by Lame Broiler Chickens ». The Veterinary Record 146 (11): 307 11.
  • Domken Dominique, Zayan René, « Étude de la reconnaissance individuelle par l'usage de photographies chez les primates et les oiseaux », Primatologie, 1, 1998, p. 225-248.
  • Edgar, J. L., J. C. Lowe, E. S. Paul, et C. J. Nicol. 2011. « Avian Maternal Response to Chick Distress ». Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 278 (1721): 3129‑34. doi:10.1098/rspb.2010.2701.
  • Edgar, J.L., E.S. Paul, et C.J. Nicol. 2013. « Protective Mother Hens: Cognitive Influences on the Avian Maternal Response ». Animal Behaviour 86 (2): 223‑29. doi:10.1016/j.anbehav.2013.05.004.
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  • Jensen, Per, éd. 2009. The ethology of domestic animals: an introductory text. 2nd ed. Cambridge, MA: CABI.
  • Kauaiblog, « Kauai’s Wild Chickens: The good, the bad, and the ugly! », mars 2013
  • PMAF, La poule, documentation pour l'enseignanthttp://www.animaux-de-ferme.com. Consulté le 2/12/2014.
  • Protection Mondiale des Animaux de Ferme (PMAF), Les poules pondeuseshttp://www.animaux-de-ferme.com. Consulté le 2/12/2014.
  • Protection Mondiale des Animaux de Ferme (PMAF), n.d. Les poules pondeuses, http://www.animaux-de-ferme.com. Consulté le 2/12/2014. Accessible en ligne.
  • Rugani, R., L. Fontanari, E. Simoni, L. Regolin, et G. Vallortigara. 2009. « Arithmetic in Newborn Chicks ». Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences 276 (1666): 2451 60. doi:10.1098/rspb.2009.0044.
  • Zayan, René. 1992. « La représentation du congénère individuel chez les gallinacés ». Psychologie française : revue trimestrielle de la Société française de psychologie.

 

 

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