19 Janvier 2015
Israël fait pression auprès d'Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'ils cessent de financer le tribunal de La Haye en réaction à sa décision d'ouvrir un examen préliminaire sur de possibles crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens.
"Nous demanderons à nos amis au Canada, en Australie et en Allemagne de cesser tout simplement de la financer", a déclaré dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.
"Cet organe ne représente personne, c'est une institution politique", a-t-il poursuivi au micro de Radio Israël, ajoutant que quelques pays "pensent aussi que l'existence de cet organe n'a pas de justification".
Le bureau du procureur de la CPI a provoqué la colère du gouvernement israélien en annonçant vendredi l'ouverture d'un examen préliminaire sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens, première étape d'une procédure susceptible d'aboutir à l'inculpation d'Israéliens ou de Palestiniens.
La décision de la procureur Fatou Bensouda fait suite à l'adhésion de l'Autorité palestinienne au Statut de Rome, l'acte fondateur de la CPI.
L'examen préliminaire portera sur les crimes présumés commis "dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jérusalem-Est, depuis le 13 juin 2014". La date retenue couvre aussi la guerre de l'été dernier dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas qui a fait 2.100 morts côté palestinien et 70 côté israélien.
Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, s'est félicité lui de la décision de la CPI et s'est dit prêt à fournir au tribunal "des milliers d'informations et de documents confirmant que l'ennemi sioniste a commis des crimes horribles contre Gaza et contre notre peuple", selon Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas.
L'Autorité palestinienne deviendra officiellement membre de la CPI le 1er avril. Israël, tout comme les Etats-Unis, n'est pas signataire du Statut de Rome
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