L'astrophysicien Stephen Hawking crée un Big Bang en boycottant Israël

Le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking a déclenché une polémique après avoir décidé de se retirer d'une conférence organisée en Israël. Il rejoint ainsi un groupe d'universitaires qui boycottent l'État hébreu.

 

 

C’est un refus qui fait du bruit. Après avoir accepté l’invitation du président israélien Shimon Peres à sa conférence annuelle intitulée "Faire face à demain", le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking, 71 ans, a finalement annoncé qu’il ne se rendrait pas au mois de juin à cet événement. Le scientifique de renommée internationale a justifié son absence dans un communiqué publié avec son accord sur le site du Comité britannique pour les universités de Palestine, une organisation qui s’oppose à l’occupation des Territoires palestiniens et appelle au boycott académique d'Israël. "Il s'agit de sa décision indépendante de respecter le boycott, suivant sa connaissance de la Palestine et les conseils unanimes de ses contacts universitaires sur place", peut-on lire dans ce document.

Dans un premier temps, l’université britannique de Cambridge, où Stephen Hawking est professeur depuis 1962, avait évoqué des raisons de santé pour expliquer ce refus. Selon le porte-parole de l’établissement, les médecins du scientifique, atteint d’une sclérose latérale amyotrophique et cloué dans un fauteuil roulant, lui auraient déconseillé de prendre l’avion.

L’université est ensuite revenue sur cette version et a confirmé que l’absence du physicien était bien due à un boycott d’Israël : "Nous avons maintenant reçu la confirmation du bureau de professeur Hawking qu'une lettre avait été envoyée au cabinet du président israélien, fondée sur les conseils d'universitaires palestiniens lui demandant de respecter le boycott".

À la suite de cette annonce, les organisateurs de la conférence ont bien entendu regretté la décision de Stephen Hawking. Le directeur de "Faire face à demain 2013", Israel Maimon, a qualifié ce boycott de "scandaleux et inapproprié, surtout pour une personne pour laquelle l'esprit de liberté réside à la base de sa mission humaine et universitaire". "Israël est une démocratie au sein de laquelle chacun peut trouver à s’exprimer, quelles que que soient ses opinions. Une décision de boycott est incompatible avec un discours ouvertement démocratique", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Mais c’est surtout sur les réseaux sociaux que les critiques ont été les plus virulentes à l’égard du célèbre professeur. Comme le rapporte le journal britannique "Daily Express", de nombreux Israéliens s’en sont directement pris à Stephen Hawking et à sa maladie dans des messages publiés sur Twitter. "Il devrait déjà être mort", s’emporte ainsi un internaute tandis qu’un autre affirme que "quelqu’un devrait desserrer le frein à main au sommet d’une colline", faisant allusion à son fauteuil roulant.

La prise de position du physicien n’est pourtant pas nouvelle. Même s’il s’est déjà rendu à quatre reprises par le passé en Israël, il n’avait pas manqué de dénoncer en 2009 l’opération "Plomb Durci" contre Gaza. Dans un entretien à la chaîne Al-Jazira, il avait affirmé que la réaction de Tel Aviv aux roquettes palestiniennes était "disproportionnée" et que la situation était "semblable à celle de l’Afrique du Sud en 1990" lors de l’apartheid.

En dénonçant publiquement Israël, le scientifique devient une figure importante pour le mouvement "boycott, désinvestissement et sanctions" (BDS) lancé en 2005 et qui appelle à un boycott généralisé contre l’Etat hébreu en exerçant toutes sortes de pressions économiques, académiques, culturelles et politiques. Le BDS incite par exemple les consommateurs à ne pas acheter de produits en provenance d'Israël.

Plusieurs organisations universitaires comme le syndicat des professeurs irlandais (Teachers Union) ainsi que l’association américaine des études asiatiques (Association for Asian American Studies) ont récemment adhéré à ce mouvement.

Stephen Hawking fait aussi partie désormais des nombreuses personnalités britanniques qui ont décliné des invitations à se rendre en Israël comme Elvis Costello, Rogers Waters, Brian Eno ou encore Annie Lennox.
 

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